Les partenaires au développement de l’agriculture en Côte d’Ivoire accordent une importance grandissante à l’agroforesterie qui est une pratique agricole qui préserve la forêt et l’environnement. Il faut donc sensibiliser le monde paysan à l’agroforesterie qui est une pratique écologique associant les arbres, les cultures et mêmes les animaux d’élevage sur une même parcelle.
L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, s’est engagée à appuyer la Côte d’Ivoire dans l’élaboration d’une Stratégie nationale de l’agroforesterie (SNA) en milieu rural. Ce projet qui représente une contribution de la FAO aux côtés du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural vise à capitaliser les expériences et programmes de développement entrepris en agroforesterie à travers le monde, particulièrement en Afrique depuis une quarantaine d’années et d’élaborer un plan stratégique de développement de l’agroforesterie pour améliorer la résilience des écosystèmes agricoles, tout en générant des revenus complémentaires pour les agriculteurs et agricultrices.
Faut-il le souligner, le secteur agricole, pilier majeur de l’économie ivoirienne, représente 19,8% du PIB, plus de 75% des exportations en 2019 et le principal moyen de subsistance de 2/3 des ménages. Il emploie 66 % de la population active et 40% des femmes. Cependant, l’agriculture reste en grande partie extensive et constitue une menace pour le maintien du couvert forestier pourtant essentiel à la régulation du climat. L’Inventaire forestier et faunique national de 2019 indiquait un stock résiduel de 2,9 millions d’hectares de forêt sur un capital initial estimé à 16 millions d’hectares au début du siècle dernier.
A ce rythme de disparition des forêts, les scientifiques prévoient l’épuisement du stock d’ici 2034 et de grandes difficultés d’adaptation pour les communautés rurales qui pratiquent encore des systèmes culturaux fortement dépendants de la pluviosité, face à des bouleversements climatiques qui n’épargnent aucune région du monde. Le constat est alarmant. Aussi, pour inverser la tendance à la perte des superficies et de biodiversité forestière, la Côte d’Ivoire s’est-elle engagée, dans le cadre de sa Contribution Déterminée au Niveau national (CDN) de 2021, à reconstituer 3 millions d’hectares de forêts de 2021 à 2030, soit un rythme moyen de l’ordre de 300 000 hectares par an.
Pour garantir une agriculture durable, compétitive et génératrice de revenus substantiels aux ménages ruraux, notamment aux femmes et aux jeunes, l’utilisation à grande échelle des meilleures pratiques agro écologiques, notamment l’agroforesterie, est recommandée par la FAO et les partenaires techniques. Cette option, accessible aux communautés, favorise l’intégration des activités agropastorales (culture, élevage, reboisement, collecte de produits forestiers non ligneux etc.) a en plus des avantages écologiques et de substantiels bénéfices en adaptation.
On le sait, dans le cadre de sa contribution à la durabilité de la filière Café-Cacao en Côte d’Ivoire, l’Union nationale des sociétés coopératives leaders de Côte d’Ivoire (UNSCAL-CI) a inscrit la promotion de l’agroforesterie au nombre de ses objectifs majeurs.
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